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Croisières en mer méditerranée sur le voilier LE VENT DU SUD

La cambuse

La cuisine en mer à bord d’un bateau rythme la vie des quarts et de l’équipage. En grande traversée la préparation d’un vrai repas est souvent l’évènement de la journée … avec la pêche en mer. Comme le dit Michèle Meffre dans son guide de la cuisine à bord « Et vogue la cambuse », c’est aussi important que la navigation. « Si votre assiette est vide, votre position reste celle d’un homme affamé, même si vous possédez un GPS ».  

Vivre sur la mer, n’est pas synonyme de « mal-bouffe ». Au contraire pour tout yacht français, la cambuse fait partie de son mode de vie au charme tout épicurien. Il en va du moral de l’équipage ! Il est bien connu que la cuisine favorise la convivialité à bord et les rencontres avec d’autres équipages itinérants, source de souvenirs inoubliables. A l’opposé la faim, qui de plus va amplifier le sentiment d’anxiété et de froid pour un équipage novice en présence de la mer et des éléments, risque de déclencher nausées et mal de mer. 

 

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La principale difficulté rencontrée par les marmitons du bord (et oui ce ne sont pas toujours les femmes du bateau qui s’en chargent) provient souvent de la pénurie de plusieurs ingrédients nécessaires à la confection d’un bon repas. Il faut s’adapter en utilisant les provisions disponibles à bord et faire preuve d’une grande imagination pour varier les menus, particulièrement lorsque le bateau est parti pour de longues traversées. 

Afin d’optimiser l’avitaillement, il faut considérer la charge que peut supporter le bateau (en sus des pleins d’eau et de fuel), la place libre pour le rangement à bord, la durée de l’étape prévue, les ressources disponibles aux escales, le budget et les goûts de l’équipage. Disposer ou non d’un congélateur peut changer la donne. Mais c’est plutôt rare sur les unités de taille modeste, et représente une importante consommation d’énergie qui peut venir à manquer à bord ou être réservée en priorité aux instruments de navigation, ainsi qu’une source de pannes non négligeable, comme tout élément de réfrigération marine. 
Un grand réfrigérateur ou glacière réfrigérée va permettre de conserver des produits frais laitiers (beurre, fromages, yaourts), un peu de viande et de charcuterie au départ, quelques fruits ne supportant pas la chaleur, et bien sûr de boire frais, très important pour la bière ! Quant aux œufs ils peuvent se conserver plus d’un mois sans problème, certains les emballent dans du papier. 

Pour la majorité des fruits et légumes, il faut disposer de casiers bien aérés et aussi de filets. Pommes, oranges, avocats (les prendre au stade cailloux) tiennent bien, la palme de la longévité allant aux pamplemousses qui peuvent rester intacts plusieurs semaines, voire pratiquement deux mois, même sous la chaleur. Le régime de bananes vertes que l’on accroche aux haubans est sympa, sauf quand tout mûri en même temps ! De manière générale privilégier les marchés ou commerces qui conservent les fruits à température ambiante, aux grandes surfaces qui utilisent des chambres froides et dont les produits une fois à bord vont pourrir rapidement. Pour le pain on préférera les miches de pain à l’ancienne que le boulanger fera recuire pour une plus longue conservation. Ensuite il faudra faire son pain ou s’en passer ! On pourra aussi embarquer pour les très longues traversées des produits lyophilisés en emballage sous vide et des boites de conserves. Les aficionados de la pêche au gros et de la chasse sous marine pourront aussi produire leurs propres conserves, une fois l’équipage complètement gavé ! Mais c’est fastidieux, même une grande cocotte minute ne permettant pas de faire bouillir plus de trois bocaux à la fois (en verre avec fermeture hermétique et joint), et aussi source de chaleur dans le bateau. 

Sous les tropiques on veillera strictement à ne jamais embarquer de cartons ou autres emballages à bord pour éviter les œufs de cafards. Toutes les denrées comestibles y compris la farine devront être conservées dans des conteneurs en plastique ou en verre fermés. Une fois la colonie de cafards commençant à prospérer à bord, une bonne solution pour s’en débarrasser est de confectionner des boulettes de lait sucré contenant de l’acide borique que l’on positionne dans les coins stratégiques et sombres du bateau. 

Pour le vin inutile d’embarquer des grands crus. Les connaisseurs prétendent qu’il faut au contraire se procurer des vins jeunes qui vont venir à maturité beaucoup plus rapidement suite à la chaleur et aux mouvements du bateau. 

Il est bon de disposer de quelques recettes chaudes, dites de mauvais temps, rapides à préparer, simples et calant bien les estomacs des équipiers de quart. Un exemple : cuire 20 minutes dans un grand fait-tout, poêle profonde dotée d’un couvercle, pommes de terre en tranches, oignons, chorizo. C’est bon, rapide, chaud, nourrissant … de quoi tenir un coup de vent.



29/03/2015

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