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Croisières en mer méditerranée sur le voilier LE VENT DU SUD

Corse

Géographie, nature, et histoire


La Corse, au coeur de la Méditerranée

De Rome à Paris en passant par Gênes, de nombreuses puissances ont tenté de conquérir la Corse. Mais en débarquant sur l’île de beauté, elles se sont heurtées à un peuple peu enclin à se laisser dominer. Toujours convoitée, mais jamais vraiment conquise, la Corse s'est construite à travers et contre les invasions successives.

 

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La Corse

 

Au cœur de la Méditerranée
Occupée depuis le IXème siècle avant J.-C., la Corse est dès l’Antiquité une terre convoitée par les grandes puissances. Tandis que les Phéniciens y établissent des comptoirs, les Phocéens mettent un pied sur l’île dès 565 avant J.-C. La Corse constitue alors une étape vers la Grèce. Les Phocéens importent d’ailleurs leur culture, notamment la vigne, le blé ou encore des infrastructures citadines. Cependant, ils ne pénètrent pas véritablement dans les terres et doivent faire face aux tentatives d’incursions carthaginoises. Celles-ci parviennent à les déloger dès le siècle suivant.

 En 259 avant J.-C., c’est au tour de Rome de convoiter la Corse. Cependant, la population fait preuve d’une exceptionnelle résistance face à la République. Celle-ci met près d’un siècle à pacifier l’île. Il s’ensuit une période relativement stable et prospère.

  

Vandales, Byzantins, Papes et Pise…
Au IVème siècle, la Corse n’est pas épargnée par les invasions barbares dues à la décadence de Rome. Les Vandales traversent l’île qui sombre dans une situation économique difficile. En 533, Byzance chasse les Vandales mais ses précepteurs ne sont guère plus justes avec la population locale. Si bien que le Pape s’inquiète du sort des Corses et installe plusieurs évêchés. En 755, Pépin le Bref confirme le pouvoir de la Papauté. Cependant, celle-ci est incapable d’empêcher les incursions des sarrasins.

 Au XIème siècle, l’Eglise décide de confier l’administration de la Corse à Pise. Mais cette dernière est vite contrariée par les ambitions de Gênes. Pendant un siècle, les deux puissances italiennes se disputent la domination de l’île, jusqu’à la victoire de Gênes lors de la bataille de Maloria, le 6 août 1284.

 

Sous la domination génoise
La Corse semble soumise aux jeux des grandes puissances, pourtant sa population ne renonce pas à son identité. Ainsi, si Gênes domine l’île pendant cinq cents ans, c’est au prix de luttes interminables. Contre la Maison d’Aragon d’une part, qui a la préférence de la Papauté. Or cette dernière n’a pas renoncé totalement à l’île de beauté : le Pape avait cédé l’administration à Pise mais le territoire est théoriquement en sa possession.

 A l’intérieur, les Corses ne laissent guère de repos aux Génois, se disputant le territoire tout en nouant des alliances avec des puissances européennes. En fait, Gênes finit par concéder l’administration de l’île au puissant Office de Saint-Georges. Celle-ci l’abandonnera une première fois au duc de Milan avant de la reprendre quinze ans plus tard. Finalement, l’Office de Saint-Georges engage une campagne répressive sans concession pour pacifier le territoire. Nous sommes alors en 1478. Après deux cents années de présence génoise, le calme semble revenu.

 Mais le répit ne durera pas un siècle. La France, en lutte avec l’Espagne pour la domination de l’Italie, donne son soutien à Sampiero D’Ornano, héritier des exilés de 1478. Celui-ci débarque en Corse en 1553 et proclame le rattachement de cette dernière à la France en 1556. Mais, en difficulté face à l’Espagne de Philippe II, Henri II cède la Corse aux Génois trois ans plus tard dans le Traite de Cateau-Cambrésis.

 

 La révolution corse
Durant les siècles suivants, la Corse ne connaît pas de grands bouleversements. Cependant, la présence génoise est difficilement acceptée. En effet, outre une pression fiscale importante, une justice parfois inique, la population locale se voit refuser les postes d’administration. Au début du XVIIIème, la situation économique se complique. En 1715, craignant les troubles, Gênes interdit le port d’arme, allant à l’encontre d’une tradition locale très implantée. De surcroît, pour remplacer les impôts attachés à ce droit, elle instaure une taxe exceptionnelle. Lorsqu’en 1729, le gouverneur reconduit cette taxe dans une situation de disette, des émeutes éclatent à travers le pays. Au départ à l’écart, la noblesse rejoint le peuple et tente de trouver des alliés en Europe. Alors que personne ne répond aux Corses, Gênes trouve un allié en Autriche. L’Empereur fait débarquer ses troupes mais celles-ci sont repoussées. Gênes fait alors des concessions en 1732 dans la paix de Corte.

 Mais cette situation ne convient pas aux Corses qui proclament leur indépendance en janvier 1735 et mettent en place une monarchie constitutionnelle dirigée par l’aristocrate allemand Von Neuhoff. Celui-ci ne reste en fait que neuf mois au pouvoir tandis que la France signe un traité d’assistance avec Gênes en 1738. Après une première tentative infructueuse en 1739, la France écrase les indépendantistes en 1740.

 

 La Corse indépendante
Toutefois, la France finit par prendre trop de liberté en Corse au goût des Génois. Ceux-ci demandent le départ des troupes en 1752. L’activisme corse reprend alors de plus belle notamment lorsque Pascal Paoli débarque en avril 1755. Quelques mois plus tard, le 14 juillet 1755, il proclame l’indépendance.

 Dotant le pays d’une constitution républicaine, il engage un programme de développement du pays dans tous les domaines : économique avec la création d’une monnaie, territorial avec la désignation de Corte comme capitale ou encore culturel avec la création d’une université dans cette même ville. Ne parvenant à déloger les Génois de Calvi, il fait construire l’Île-Rousse afin de disposer d’un port.

  

La Corse française
Gênes ne se maintient que dans quelques places fortes et décide de confier l’administration de l’île à la France pour une période de dix ans. C’est le traité de Versailles de 1768. Dès l’année suivante, la royauté engage une guerre contre les indépendantistes et les défait lors de la bataille de Ponte-Novo, le 9 mai 1769. Gênes ne sera jamais capable de rembourser la France pour les dépenses engagées. En 1789, au nom du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes la Corse devient Française.

 Cependant, tandis qu’elle s’apprête à fournir à la métropole une de ses figures historiques, Napoléon Bonaparte, la Corse a quelques difficultés à s’aligner sur le modèle centralisé des Jacobins. Elle souhaite en effet préserver son identité. Paoli, revenu gouverner l’île après la Révolution, fait sécession avec la capitale, chasse Bonaparte et s’allie à l’Angleterre. Mais l’épisode sera de courte durée. Dès 1796, la Corse est à nouveau française.

 

 Bonaparte, ferment de l’intégration
Depuis toujours réticente à toute domination, la Corse se trouve rapidement des liens affectifs avec la France, notamment grâce à l’admiration pour Napoléon Bonaparte. Devenue département en 1811, elle reste fermement attachée au bonapartisme tout au long du XIXème siècle, et même au XXème siècle pour Ajaccio. Durant la Première Guerre mondiale, beaucoup de Corses s’engagent dans l’armée. Lors de la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les Italiens mais, grâce notamment à ses résistants, elle devient le premier département français libéré.

 Après l’indépendance algérienne, la Corse accueille beaucoup de pieds-noirs qui contribuent à modifier son économie. Mais le début des années 1970 marque une nouvelle ère avec le renouveau des mouvements indépendantistes. De nombreux attentats y sont perpétués, le plus grave remontant à 1998 avec l’assassinat du préfet Claude Erignac. Ces événements sont notamment à l’origine de tentatives de règlement politique de la situation, pas toujours réussis. Si le Processus de Matignon est promulgué en 2002, le référendum de 2003 sur la réforme des institutions corses est refusé lors d’un référendum.

 

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07/09/2014


Cala Tizzano

La Cala Tizzano est un port agréable qui ne peut accueillir que les petites unités.

Derrière la jetée quelques pêcheurs professionnels amarrent leurs bateaux. A terre, il y a quelques restaurants et une épicerie, pour faire du ravitaillement.

On mouille en avant de la jetée du port, par 5 m de fond. Le mouillage est abrité du NW en se calant dans le fond de l'anse. Le mouillage après la jetée n'est pas possible par manque de fond.

 

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                          Cala Tizzano, accostage pour les petits bateaux à moteur

 

A moins de 3km du mouillage, l'alignement d'Apazzu comporte une vingtaine de menhirs. Au Sud, sur la pointe se situe une forteresse torréenne de Castudacciu qui date de l'âge de Bronze. Son château fort est entouré d'un mur cyclopéen.


29/03/2015


Campomoro

Le village de Campomoro est situé à 16 kms au sud-ouest de Propriano, en Corse du sud.

On peu accéder à la tour génoise de Campomoro après 30 minutes de marche, par un sentier ponctué de panneaux. Cette tour est en parfait état et c'est la plus imposante de Corse. 

Du sommet de la tour, on a une vue sur tout le golfe de Valinco et la côte . Dans la baie autour, il y a de nombreuses criques sauvages. 

 

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                                                      Plage de Campomoro


06/04/2015


Cargèse

Terre de beauté, la Corse s'imposait sur le passage de nombreux voiliers, à l'exemple de certains vaisseaux grecs, fuyant la tyrannie et la barbarie ottomane durant le XVIIe siècle. Et après plusieurs étapes dans les villes de l'île, c'est sur le côté ouest que les grecs se fixèrent enfin, à Cargèse.

 

Bien que leur présence ne dérangeât pas les génois, la petite communauté grecque vécut pendant près de deux siècles refermée sur elle-même, en conservant sa langue, ses traditions, et sa religion. Ouverte aux autres assez tardivement, c'est cette histoire qui donne tout le charme de Cargèse, dotée d'une rare architecture.

 

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                                                                 Cargese

 

Ses deux églises se complètent, symbolisant le passage de plusieurs civilisations en son lieu. L'église latine, toute blanche, surplombant la mer, et l'église grecque, édifiée au XIXe siècle. Le petit port de plaisance est tout aussi plaisant à parcourir, sans oublier  les plages : Chiuni, Menasina, Stagnoli et d'autres, plus au moins sauvages.

 

Cargèse, contrairement au reste de la Corse n'est pas un village aux maisons blanches avec terrasses, parce qu'il n'a pas été construit par les Corses. 

 

Les Grecs établis à Cargèse, vivant repliés sur eux-mêmes, ont donc maintenu leur culture et leurs traditions et même leur langue. En plus de l'architecture typique grecque du lieu, il est possible de visiter aujourd'hui l'unique église orthodoxe de l'île, qui date du 19ème siècle. Elle se situe exactement en face de l'église chrétienne toute en blancheur. Elle surplombe les magnifiques plages corses, dont beaucoup sont encore pratiquement sauvages. Plus bas sur la route, un rocher sculpté en forme de bateau commémore l'arrivée des grecs sur l'île en 1676.

 

Il ne faut surtout pas rater la visite de la tour génoise de Cargèse, construite pour prévenir les habitants de l'île d'un éventuel danger. Elle fait partie d'une série de tours qui servaient à relayer l'alerte avec des torches. Aujourd'hui, il ne reste plus que deux tours. La vue du sommet sur l'île et la mer est à couper le souffle.

 

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07/09/2014


Drapeau Corse

Le drapeau corse est composé d’une tête noire de profil sur fond blanc, regardant vers la gauche, avec un bandeau blanc sur le front. C’est ce que l’on appelle une tête de Maure.

 

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                                  Drapeau Corse

 

Le mot « Maure » a désigné plusieurs populations selon l’époque:

-  Dans l’antiquité, il désignait les Berbères de l’ouest de l’Afrique du Nord.
- Au Moyen Âge, il désignait les musulmans d’Espagne (souvent composés de berbères, d’arabes et d’espagnols islamisés).
- « Maure » a également commencé à devenir synonyme d’arabe.

Cependant, l’origine exacte de ce symbole dans le drapeau corse se perd dans l’histoire, et fait l’objet de très nombreuses thèses et conjectures.

L’une d’entre elle explique que c’est au Moyen-Age qu’apparait la première « Tête de Maure », mais avec le bandeau sur les yeux. Elle symbolisait à l’époque la victoire des croisés sur les musulmans.

Ce ne serait que plus tard que le bandeau fut mis sur le front au lieu de recouvrir les yeux, pour symboliser la libération du peuple corse.


06/04/2015